S’il y avait un prix cette année pour la mauvaise foi, je crois que Lysiane Gagnon serait en lice au côté de Richard Martineau, entre autres. Son texte « La leçon des carrés rouges » en est un concentré assez efficace.
Sa recette : prendre tous les cas d’exceptions de la crise étudiante comme la casse, les masques, le blocage de pont, etc., les retirer de leur contexte, les étirer à souhait pour ridiculiser les carrés rouges. Dans le fond, elle se fout bien des employés de Gentilly 2 qu’elle semble vouloir « aider », leur cas n’est qu’une opportunité de vengeance. Elle avait de travers la victoire du PQ qui a permis en quelque sorte la victoire des étudiants et elle avait besoin d’un exutoire. Et ça tombe que La Presse est le véhicule parfait pour ça…
Mais le plus fâchant là-dedans, c’est qu’elle met sur le même pied d’égalité le droit à l’éducation, l’endettement de milliers d’étudiants, avec tout ce que ça comporte, et le nucléaire et 800 emplois (tous éligibles à l’assurance-emploi [on me dit que les employés seraient relocalisés selon leur convention collective]). Est-ce que l’éducation est un sujet de débat en soi au même titre que le nucléaire? Est-ce que le nucléaire est essentiel à notre société, tout comme l’éducation? Aucunement, alors l’exercice de la chroniqueuse est tout simplement simpliste, et ne sert qu’à flatter à rebours toutes la haine contre les étudiants et les citoyens qui ont osé remettre en question le monde parfait dans lequel elle vit, avec ceux de sa trempe, ce monde qui fait fi de la dure réalité des autres, qu’ils en soient conscients ou non.
Même sans les côtés les plus négatifs de la crise sociale du printemps dernier, un mouvement de cette ampleur pour sauver Gentilly 2 serait tout simplement ridicule. Le nucléaire au Québec n’est vraiment pas un élément central. Ça se saurait.
(Photo : Le portail de l’environnement du Québec)
